Nissim de Tolédo (Maxime) est né le 18 août 1902 à Andrinople, aujourd’hui Edirne en Turquie, à la frontière entre la Turquie, la Grèce et la Bulgarie. Il épouse Rica Mitrani et ont un premier enfant Albert, né le 6 août 1926 né à Edirne. Leur deuxième fils Lucien naîtra à Paris le 3 février 1937.

La famille s’installe au 8 passage de la Bonne Graine dans le XIème arrondissement de Paris. Nissim a un frère aîné José installé à Rennes, Rica a des frères restés en Turquie. Nissim est marchand forain comme beaucoup de Judéo-Espagnols installés dans le triangle formé par les rues de la Roquette, Sedaine et Popincourt que l’on appelait à l’époque « la petite Turquie » avec sa synagogue au 7 de la rue Popincourt. La famille est très pratiquante et fréquente essentiellement des Judéo-Espagnols avec qui ils parlaient en judéo-espagnol. En revanche, ils n’ont pas souhaité transmettre cette langue à leurs enfants.

Nissim et Albert sont arrêtés dans la rue le 16 juillet 1942, alors qu’ils se promènent. C’est la rafle du Vel d’Hiv. Ils sont envoyés au camp de Beaune la Rolande d’où Nissim écrit de nombreuses lettres à Rica. Dans l’une d’elle il explique que les autres prisonniers sont partis dans un convoi dont la destination est inconnue mais qu’Albert et lui sont restés dans le camp car ils sont Espagnols. Effectivement la famille est arrivée d’Istanbul avec des papiers délivrés par le Consulat d’Espagne. En juillet 1942 les Juifs ayant la nationalité espagnole sont relativement protégés par le Consulat d’Espagne à Paris. Pourtant un mois plus tard Nissim et Albert seront déportés comme turcs non reconnus par le convoi 25 du 28 août 1942. Ils ne reviendront pas.

Informations fournies par Lucien de Tolédo, seul rescapé de la famille

Nissim de Toledo debout à gauche
Rica de Toledo, née Mitrani, assise
Albert de Toledo debout à droite
Lucien de Toledo sur les genoux de sa mère

 

Il est à noter que Nissim était un prénom assez courant chez les Judéos-Espagnols nés en Turquie. Il existe donc des homonymes, dont le père d’Alain de Tolédo, président de Muestros Dezaparesidos.